La gouvernance du Sedif en question

Le 4 juin dernier, le groupe local des Écologistes d’Issy organisait une réunion publique autour de l’eau potable (voir notre Instagram). Quelques mois plus tard, le sujet émerge à nouveau grâce à Mediapart qui vient de publier deux enquêtes, l’une portant sur le contrat de concession d’eau entre le Sedif et Veolia, l’autre sur la gestion du Sedif par le maire d’Issy-les-Moulineaux. Ce dernier article, portant sur la gestion d’André Santini, a retenu notre attention. 

https://www.youtube.com/watch?v=S-L9y-z-Lnc

On y apprend d’abord que monsieur Santini a rejeté « d’emblée » le retour en régie municipale, qui pourtant aurait pu réduire le coût de la ressource pour les franciliens, comme le montre l’exemple de Paris. La technologie d’osmose inversée basse pression a été imposée dans l’appel d’offre, malgré les controverses nées du coût du projet et de son impact énergétique (voir le débat public sur ce projet). 

Selon Mediapart, monsieur Santini aurait une vision plutôt restrictive des missions du Sedif, et s’intéresserait peu à  « La préservation des ressources, les luttes contre les pollutions, les plans pour économiser la consommation en eau, des différenciations tarifaires en fonction des usages et des volumes consommés » qui seraient des sujets « idéologiques ». 

Par ailleurs, le Sedif ne semble pas avoir un fonctionnement très ouvert ni démocratique, et la mission des élus souhaitant contrôler l’institution semble particulièrement difficile (documents non numérisés, contrat de concession de 8000 pages …). 

Pour enfoncer le clou, on apprend que le Sedif ne respecte absolument pas la parité avec un « rapport hommes-femmes est de 1 à 10 » et que son président « peut traîner les gens plus bas que terre, les humilier publiquement sans retenue », ce qui malheureusement n’est pas sans rappeler certains conseils municipaux d’Issy-les-Moulineaux.

Dans un contexte de crise du climat et de la biodiversité, il est urgent que le Sedif se mette à la hauteur de l’enjeu et réforme sa gouvernance. Favorables au passage en régie municipale, les Écologistes d’Issy-les-Moulineaux ne peuvent que déplorer le nouveau dispositif du Sedif selon lequel « les villes qui souhaiteront quitter le Sedif devront verser des pénalités financières ».

Sources :