Le budget prévisionnel de la ville au dernier conseil municipal

Les discussion sur le budget de la ville ont commencé au conseil municipal du 10 février.

Préserver la qualité des finances de la ville est une chose, bloquer toute évolution positive et innovante en est une autre. Que pourrait-on donc faire avec un budget plus ambitieux ? Voici les suggestion qui ont été portées durant le conseil par la conseillère municipale qui nous représente.

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Alors puisque notre commune a encore beaucoup de moyens et peut se payer un niveau
d’endettement de seulement 12 euros par contribuable, vous pourriez nous proposer un budget
primitif qui permette :

– de soutenir la rénovation énergétique de bâtiments anciens

– d’encourager la démocratie locale en soutenant des appels à projet associatifs et
citoyens et des conseils citoyens dans les quartiers et les résidences sociales

– de consacrer les moyens nécessaires à généralisation de pistes cyclables.

– d’augmenter le budget du CCAS, pour venir en aide au nombre croissant de personnes
en précarité énergétique, pour un soutien plus important au départ en vacances de
personnes en difficulté économique

– de rendre gratuites les nouvelles activités périscolaires. Vous qui aimez tant vous
targuer d’innover, vous faites ici partie des 34% de maires qui ont fait le choix de faire
payer les familles.

– de consacrer plus de moyens au soutien aux locataires de bonne foi qui se retrouvent à
la rue pendant la période des expulsions

– de créer un ou plusieurs mairies annexes, dans une ville très étendue, pour favoriser un
service public local de proximité

– D’augmenter le budget de la culture pour favoriser des créations et favoriser l’accès à
la culture d’un public plus large

– De revenir à une gestion publique de la restauration scolaire, pour en améliorer la
qualité et les tarifs

Adoption du Plan Local d’Urbanisme : notre avis

Le conseil municipal du 17 décembre a marqué l’adoption du Plan Local d’Urbanisme par la majorité.

Le groupe local d’EELV a fait entendre son avis sur ce document particulièrement important.

Voici les remarques qui ont été portées durant le conseil par la conseillère municipale qui nous représente.

Bonne lecture !

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Cette délibération est particulièrement importante pour le projet urbain de notre ville, pour son avenir. Il s’agit là de la toute dernière étape après l’arrêt du PLU le 9 avril dernier, l’avis des Personnes publiques associées et l’enquête publique. Elle nous engage donc au plus haut point.
Vous avez choisi, comme de nombreuses communes, de pouvoir parachever ce processus avant la fin de cette année, pour que la ville maîtrise son aménagement, avant le transfert de cette compétence à la métropole et celui du PLU au territoire, au 1er janvier.
Le document qui nous est remis est effectivement une somme, à l’image du travail effectué à l’échelle de la commune pendant plus d’un an. Le document soumis à notre approbation intègre aussi des Orientations d’aménagement et de programmation qui ont l’avantage de s’imposer en termes de compatibilité. Elles doivent donc être regardées à la loupe. Enfin, et nous l’avions adopté il y a plusieurs mois, le PADD est le document structurant du PLU, il en constitue en quelque sorte la feuille de route.
Notre PLU est adopté au lendemain d’une COP 21 marquante à bien des égards. Je ne suis pas sûre qu’elle mérite le qualificatif d’historique dont elle a été affublée, seule l’histoire le dira.
Mais cette conférence, malgré le contexte post attentats aura eu le mérite de replacer au cœur de nos préoccupations l’avenir de notre planète. Grâce aux nombreuses initiatives citoyennes et malgré l’interdiction de la marche pour le climat, chacun a pu percevoir l’urgence de la situation et la nécessité de changer le système pour éviter de changer le climat.
Je suis convaincue que c’est aux Etats de jouer un rôle majeur, notamment en obligeant les grandes entreprises à produire autrement. Mais bien sûr, les collectivités ont aussi une responsabilité pour relever le défi climatique et écologique.
Tout ne dépend pas de notre commune, je le mesure bien. Ainsi, si je partage la visée du Sdrif de densifier pour éviter l’étalement urbain, il faudra bien, rapidement, retravailler un aménagement du territoire qui ne concentre pas toutes les activités dans les centres-villes de quelques grosses villes, pendant que les zones rurales et les petites communes meurent à petit feu, alimentant, là aussi, les votes de rejet. Il nous faut aussi veiller – le Sdrif le préconise – à rééquilibrer les activités économiques entre l’est et l’ouest de l’Ile de France.
Certes, le PADD fait la part belle à la nature en ville, à la construction de logements,
notamment sociaux. Il appelle à relever le défi énergétique et à développer des énergies renouvelables. Pourtant, de nombreuses questions restent posées quant aux outils et aux garde-fous que la ville se donne, ou pas, pour s’inscrire résolument dans une démarche de développement durable, pour tous. Cela vaut notamment pour la partie réglementaire de ce PLU.

Car quelles sont les ambitions de notre PLU en la matière ? Comment concevez-vous
l’équilibre entre l’habitat, les activités, les espaces verts, nous ne le savons pas ? Le règlement ne marque pas d’innovations particulières et ne donne pas de garantie, ni en termes de hauteur, ni en termes de projet urbain pour tous, ni même en termes de cohérence urbaine, notamment d’un point de vue du développement des commerces et des services publics. Le zonage que vous avez retenu aurait pu donner lieu à une recherche ambitieuse en termes de circulations douces, en lien avec l’habitat. Mais finalement, le stationnement reste uniforme pour toutes les zones de la ville, la place du vélo n’est pas renforcée dans certaines zones, comme la zone UL (espaces verts et boisés). Je ne sens pas de velléité d’avancer progressivement mais de façon volontaire vers une ville sans voiture. Or notre commune souffre (au sens sanitaire du terme) d’un trop-plein de voitures.
Le stationnement souterrain est un progrès, mais il continue à encourager l’usage de la
voiture, alors que la place actuelle des transports lourds et légers à Issy doit permettre d’éviter l’usage de la voiture. Encore faut-il travailler à rapprocher domicile et travail et développer les services publics. Encore faut-il aussi, nous en avons bien besoin, travailler plus sur l’enjeu du transport des marchandises et de ce point de vue, la Seine n’ pas encore atteint ses limites !
Je ne pointerai que quelques interrogations sur des décalages entre les objectifs affichés dans le PADD et le règlement qui nous est soumis.
– l’affichage est résolument tourné vers la préservation de l’environnement, le développement d’espaces verts. Dans une réponse à des habitants s’inquiétant de la
surface d’espaces verts, vous avancez que de 8,3m2 par habitant dans le PLU actuel,
nous allons passer à 9m2. Que comptez-vous au titre de ces espaces verts ? A quelle
distance seront-ils de chaque habitant ? Si les toitures ou les façades végétalisées ont
une dimension d’embellissement et apportent des éléments d’oxygénation, elles ne
sauraient remplacer de véritables espaces piétons. Or vous les comptabilisez à 50% en
espaces verts. Sur la rue Guynemer, on ne peut plus bétonnée, on voit bien que cette
seule végétalisation ne suffira pas à créer un espace de respiration. De même,
j’aimerais que vous précisiez à nouveau le sort du jardin Weiden, où vous indiquez, en
annexe, qu’il fait partie des « localisations préférentielles  pour équipement ou espace
public ».

– Les jardins partagés, dont la pratique s’impose en milieu urbain, ne sont pas retenus
comme un marqueur dans les nouvelles constructions ni comme une démarche à
encourager. Elle est pourtant intéressante, tant d’un point de vue environnemental que
social et facteur de vivre ensemble, en étant susceptible de réunir des personnes de
milieux très différents et de valoriser la nature en ville.

– L’OAP performance environnementale est prometteuse et sans doute très utile dans les nouvelles constructions, mais quelles recommandations et prescriptions pour l’ancien, souvent très mal isolé, voire insalubre ? Quels objectifs aussi pour les logements sociaux plus anciens ? Cette OAP recommande d’ »ancrer la mobilité durable dans les habitudes des Isséens ». Un objectif louable mais qui nécessite de s’attaquer résolument à la place de la voiture. Je ne le perçois pas dans le PLU tel qu’il est rédigé.

– De même, en matière déchets, pour être dans l’innovation, ne faudrait-il pas chercher
aussi à produire moins de déchets ?
– Quelle pourrait être la place du bois dans les constructions ? Une matière
particulièrement intéressante d’un point de vue énergétique et durabilité, si j’en juge à
quelques expériences déjà un peu éprouvées, par exemple à Saint-Denis. Une matière
qui serait aussi très bonne pour la santé, j’ai entendu parler d’une étude en ce sens qui
aurait été menée par l’Inserm à l’école Louise Michel, justement construite en bois. Je
serais intéressée d’en avoir les références, pour en savoir plus.

– En matière de stationnement et notamment de parking souterrain, vous n’évoquez pas
la piste de la mutualisation des places de parking, par exemple en cœur de ville, qui
permettrait de limiter le nombre de places, de répondre à la demande et d’éviter aussi
que des places (cela vaut surtout pour les co-propriétés) restent vides.

– La place des commerces reste cantonnée à des secteurs très marqués, notamment l’axe Paris Meudon et le cœur de ville. Mais pour réduire les déplacements, favoriser une vie de quartier, et améliorer la cohérence de notre projet urbain, le commerce joue un rôle central de proximité.

– Il y a quelques temps, vous aviez envisagé une piste cyclable à contre-sens, je ne sais pas où vous en êtes. Peut-elle être intégrée à l’OPA « axe historique » ? De l’avis des usagers à vélo, dont je fais partie, il faudrait à mon avis que la piste cyclable soit à
double-sens (soit une partie à contresens). En travaillant cette question avec les usagers et les associations de cyclistes, on pourrait sans doute beaucoup améliorer la sécurité des 2 roues, y compris dans les pistes cyclables…

– Concernant le prolongement de la ligne 12, évoqué à plusieurs reprises dans le
document, quelques précisions me paraissent utiles. Comme conseillère régionale, je
l’avais fait inscrire au Sdrif en 2009, reprenant ainsi le combat de Guy Ducoloné, dès
les années 1950. Désormais, maintenant que vous en avez repris l’idée, elle fait partie
de notre CDT et le Sdrif l’a programmé d’ici 2030. Encore faut-il que la nouvelle
présidence du Stif débloque les crédits nécessaires à cette prolongation fort utile et très
attendue. J’espère que vous saurez le lui rappeler !

– Vous faites de la mixité sociale et fonctionnelle un objectif. Il est effectivement bien
nécessaire. Mais les seuls engagements que vous prenez, les seules personnes que vous semblez écouter, lorsqu’elles se fâchent, ce sont les propriétaires de pavillons. Tant mieux pour eux d’ailleurs. C’est fort opportunément l’an dernier, à un mois des
municipales, que vous avez pris l’engagement de les faire sortir de la ZAC Blum.
Voilà au moins un engagement tenu ! En revanche, la vie est plus compliquée pour les
locataires des résidences sociales qui ne sont pas si bien informées ni traitées. Est-ce
l’évolution à venir du quartier de la future gare de la ligne 15, Place Blum,
l’harmonisation vers des hauteurs plus élevées, la hausse du foncier qui va sonner la
fin de la résidence Verdun et justifie qu’elle soit quelque peu délaissée ces temps-ci ?

– enfin, si le commissaire enquêteur salue la qualité de la concertation, je me permets
d’une part de penser qu’on est loin du compte (et en nombre et en qualité, puisque
toute voix discordante a été amenée à se taire) mais surtout que la dimension citoyenne est totalement absente de ce PLU. Un projet de ville réussi ne peut se faire qu’avec les habitants (et les salariés), qui en sont les meilleurs usagers. Pourquoi ne pas imaginer que pour chaque projet urbain, des conseils citoyens se constituent, pour co-élaborer les projets, pour en assurer aussi un suivi attentif ? Il manque aussi des engagements en matière d’accessibilité dans le PLU.

Bref, un gros travail, une somme informative très utile, des objectifs intéressants, mais une ville qui n’est pas faite pour tous. Je ne pourrai donc pas voter pour ce PLU.

Les tours du Pont d’Issy, c’est fini !

Depuis le début du projet pharaonique de trois tours de plus de 150m de haut au Pont d’Issy (RER Issy Val de Seine), le groupe local EELV n’a cessé de dénoncer l’aberration écologique et économique que représente un tel projet.

Aberration écologique car une tour est forcément plus énergivore qu’un bâtiment plus compact (voir l’explication ici), et car le déficit de logements dans l’Ouest francilien et de bureaux dans l’Est francilien obligent chaque jour des millions de personnes à faire la navette Est-Ouest, avec les impacts écologiques que l’on connaît (voir article Stop à la pollution de l’air).

Aberration économique car une place faramineuse est obligatoirement perdue avec les tours (structure métallique lourde + cages d’ascenseurs), ce qui fait automatiquement grimper le prix du m²…

Jusqu’au bout la mairie se sera accrochée à ce projet, et c’est finalement… les investisseurs qui n’en veulent plus, pour des « raisons commerciales » (voir cet article du Parisien : http://www.leparisien.fr/issy-les-moulineaux-92130/le-pont-d-issy-les-moulineaux-n-aura-finalement-qu-une-tour-22-06-2015-4883353.php

Nous ne pouvons que nous féliciter de cette excellente nouvelle et nous réjouir avec les riverains du Pont d’Issy de ce basculement vers un projet plus raisonnable (bâtiments de hauteur 40m, soit une quinzaine d’étage environ).